Sortir de sa zone de confort pour mieux gérer l’anxiété : pourquoi ça fonctionne ?
L’anxiété nous pousse souvent à rechercher la sécurité et la routine. Pourtant, rester dans un cadre trop familier peut renforcer nos peurs et limiter notre capacité à faire face aux imprévus. Sortir de sa zone de confort pour mieux gérer son anxiété semble contre-intuitif. Pourtant, c’est un excellent moyen de mieux l’appréhender. Pourquoi ? Parce que cela permet de se confronter progressivement à l’inconnu et de gagner en confiance.
Lien entre zone de confort et stress
Explications
En psychologie, la zone de confort c’est l’espace mental où une personne se sent à l’aise, en sécurité, et sans stress. C’est un état où l’on se repose sur ses acquis, sans chercher à s’aventurer au-delà. C’est aller boire son café toujours au même endroit, car on sait qu’il est bon, prendre toujours le même chemin pour rentrer, car on le connait par cœur, passer du temps avec les mêmes personnes parce qu’on se sent bien avec eux. Parfois, cette zone est même plus liée à la routine qu’à un véritable plaisir.
Nous avons toutes et tous une zone de confort, et en sortir peut générer du stress. Pourquoi ? Tout simplement, car notre cerveau est programmé pour éviter le danger, qui rime souvent avec la peur de l’inconnu. Lorsqu’on fait face à une situation nouvelle, le stress se déclenche pour nous « protéger » d’un éventuel risque. Le problème, c’est que, dans le cadre de l’anxiété, cette réaction se produit même lorsque le danger est inexistant. Exemples : appeler pour prendre un rendez-vous chez le médecin ou rendre un produit en magasin et demander un remboursement.
À priori, aucun réel risque en vue. Et pourtant, c’est l’angoisse totale rien qu’à l’idée d’y penser.
Concrètement, l’anxiété et le stress peuvent arriver lorsque l’on sort de sa zone de confort ou même lorsqu’on pense à des situations qui nous en font sortir. Par conséquent, éviter ces situations renforce nos craintes et alimente un cercle vicieux. Plus on évite des situations réellement stressantes (ou non), plus on nourrit notre peur. À l’inverse, sortir de sa zone de confort quand on est anxieux permet d’habituer notre esprit à l’incertitude et de lui prouver qu’elle n’est pas nécessairement une menace.

Mon histoire avec le permis
Je vais vous donner un exemple concret de mon expérience personnelle. Moi, j’ai eu mon permis assez tard, vers 21 ans, après des heures de conduite tumultueuses. Je l’ai passé en ville, sous la pression des piétons et des vélos qui circulent dans tous les sens, des rues étroites et des Lyonnais au volant (ils ont une conduite quelque peu… spéciale). Donc, lorsque je l’ai eu, je n’étais pas trop rassurée sur la route.
Puis, un jour, peu après mes premiers moments en voiture sous la supervision de ma mère, j’ai calé dans un démarrage en côte. Le véhicule derrière nous nous est rentré dedans. La nana est sortie en hurlant et en m’insultant, si bien que j’ai cru qu’elle allait m’en coller une. Elle avait tort, mais bon. C’était la première fois que j’ai vu ma mère aussi protectrice et énervée. J’ai été traumatisé par ce moment et je n’ai plus voulu conduire par la suite. J’avais peur que ça recommence et que, cette fois, ce soit genre un homme qui décide de me frapper pour avoir abimer son pare-chocs. Puis, j’avais aussi perdu confiance en ma conduite, je me sentais nulle, voire dangereuse.
Résultat : j’ai le permis depuis plus de 7 ans, mais je ne conduis que très peu, car j’ai super peur. J’ai donc mis en place ma « zone de confort » à moi. Ainsi, pour éviter la situation qui m’angoisse tant, soit conduire, je prends les transports en commun (je sais, c’est fou) ou je me fais conduire par mon copain et mes parents.
Merci à cette bonne vieille dame qui a ruiné mon indépendance de femme de 27 ans !
Bon, heureusement, en Australie, j’ai repris un peu du poil de la bête et je suis retournée sur la route. Je ne suis pas encore tout à fait à l’aise de sortir de cette zone, mais affronter ma peur m’a permis de relativiser et de me dire que je pouvais le faire. Que la menace n’est pas toujours réelle et pas constante. Je me suis retrouvée dans des situations où je n’avais pas d’autres choix que de voir conduire, alors je l’ai fait.
D’ailleurs c’est souvent ça avec la zone de confort : on en sort que quand on y est obligés. Et on se rend compte de quoi on est capable à ce moment-là.
Les bienfaits de sortir de sa zone de confort sur l’anxiété
👉 On relativise nos peurs
L’anxiété nous pousse à imaginer le pire. En osant sortir de notre routine, on réalise que la plupart de nos craintes sont exagérées. Vous l’avez vu avec mon exemple pour la voiture, mais il en est de même avec tout. Même avec les petites choses stressantes du quotidien, comme dire bonjour à ses voisins ou demander de l’aide à un vendeur dans un magasin. Après coup, on se dit souvent que ce n’était pas nécessaire de se mettre dans tout ses états.
👉 On renforce notre confiance en nous
Chaque petite victoire hors de notre zone de confort est une preuve que nous sommes capables d’affronter l’inconnu. Plus on ose, plus on se sent fort, et ça, c’est très important pour la self-confidence. Prendre la parole pendant une réunion ou oser exprimer une opinion différente des autres, sont de petites actions qui boostent notre confiance et nous permettent de voir plus grand et plus haut.
👉 On apprend à mieux gérer l’incertitude
Un des plus grands déclencheurs d’anxiété est la peur de ne pas tout contrôler. Sortir de sa zone de confort nous entraîne à accepter l’inconnu sans paniquer.
👉 On transforme le stress en moteur
Plutôt que de le subir, on apprend à utiliser le stress comme un outil de croissance, un indicateur que l’on évolue et dépasse ses limites.
👉 On se sent plus libre et vivant
L’ennui et la routine peuvent accentuer l’anxiété. Oser la nouveauté réveille notre curiosité et nous reconnecte au plaisir de découvrir. Par exemple c’est super satisfaisant de tester un nouveau café encore meilleur que celui de tes habitudes, ou avoir une conversation avec une personne qui partage de nombreux points communs avec soi.

Comment sortir de sa zone de confort en douceur ?
Il est important de souligner que sortir de sa zone de confort ne signifie pas se mettre en danger ou prendre des risques inconsidérés. Il s’agit plutôt d’oser se confronter à de nouvelles expériences, d’apprendre à gérer l’inconfort temporaire pour bénéficier de récompenses à long terme.
Si tu souffres d’anxiété, il est donc inutile de te forcer à de grands bouleversements. Il s’agit d’avancer progressivement :
- Changer ses habitudes petit à petit : tester un nouveau trajet, essayer un plat inconnu, parler à un collègue différent…Il faut toujours commencer quelque part. Cela ne sers à rien de vouloir entreprendre des changements à 180 degrés. On y va doucement, mais sûrement.
- Accepter l’inconfort temporaire en se rappelant que l’anxiété diminue avec l’exposition répétée. Le moment où tu sues, tu as des maux de ventre et tu es rouge comme une tomate ne va pas durer. Rappelez-vous que la plupart des situations que vous évitez mettent en cause des inconnus que vous ne reverrez probablement jamais !
- Noter ses victoires pour voir à quel point on évolue en osant sortir de sa zone de confort. On ne le dit pas assez, mais chaque petite victoire compte ! Chacun son Everest, et si le tien c’est d’aller boire un café seul en terrasse, alors tu mérites toi aussi tous les applaudissements du monde pour l’avoir accompli.
- Pratiquer la pleine conscience pour mieux accueillir les émotions qui surgissent face à la nouveauté
En intégrant ces changements, sortir de sa zone de confort devient une habitude et non une épreuve.

Conclusion
Si l’anxiété nous pousse à nous protéger du monde extérieur, c’est paradoxalement en osant nous y confronter que nous reprenons le contrôle. Sortir de sa zone de confort ne signifie pas se mettre en danger, mais plutôt s’exposer progressivement à la nouveauté pour mieux gérer le stress et renforcer sa résilience. Alors, quel petit pas hors de ta zone de confort pourrais-tu essayer aujourd’hui ? 🙂
Sources :
– Kent, J. A. (2023, 24 mai). Is it time to leave your comfort zone? How leaving can spark positive change. Harvard Summer School. https://summer.harvard.edu/blog/leaving-your-comfort-zone
– Psychologue.net. (2018, 3 août). Sortir de sa zone de confort : 7 étapes et pourquoi vous devriez le faire. Psychologue.net. https://www.psychologue.net/articles/sortir-de-sa-zone-de-confort